Pris dans l’engrenage infernal d’un évènement inter-blogueur, il avoue à son lectorat être fan de Nana Mouskouri

Le métier de blogueur est loin d’être de tout repos, c’est ce qu’a pu constater Jacques alors qu’il avait été invité à participer à un évènement inter-blogueur par un copain à lui. Evènement dans lequel il a avoué être un fan invétéré de la célèbre chanteuse Nana Mouskouri.

Victime d’un profond choc émotionnel à la suite cette révélation, le jeune blogueur a tout de même accepté de répondre à nos questions sans détour et en toute transparence. Reportage.

Lorsque notre équipe pénètre dans le centre hospitalier, le chef de section nous indique la chambre de Jacques.

Dans la clinique, tout le monde est au courant du calvaire qu’a vécu ce jeune blogueur pris bien malgré lui dans l’engrenage d’un évènement inter-blogueur a priori anodin.

Nous frappons à la porte de la chambre 404. Une timide voix nous répond :

Entrez…

Nous prenons place autour du lit du jeune blogueur à la mine déconfite et visiblement encore sous le choc 72h après le drame.

Nous commençons l’entretien en lui demandant de nous raconter en détail les raisons qui l’ont poussé à accepter de participer à cette manifestation virtuelle.

« J’ai été convié à jouer par un copain blogueur. Sur le moment je me suis pas douté de la tournure que ça allait prendre. »

L’homme a encore bien du mal à assumer son geste et à évoquer ce douloureux souvenir.

Instantanément il se retrouve comme il dit « pris dans l’engrenage ». Un engrenage qui le conduira à avouer l’inavouable, à confier l’inconfiable : annoncer publiquement qu’il était fan de Nana Mouskouri et qu’il possédait tous ses albums à la maison. Sans exception.

Lorsque nous apprenons la nouvelle, Robert, le cadreur manque de tourner de l’oeil. Notre équipe ne doit pour autant pas laisser filtrer la moindre émotion afin de ne pas indisposer et braquer le jeune homme.

Jacques poursuit :

« Le but de l’évènement était de faire 11 confidences sur notre vie avant d’inviter un autre ami en faire de même. Sur le moment, j’ai pas réalisé la portée dramatique de ce que j’étais en train d’écrire. Et quand j’ai publié c’est comme si le déluge venait de s’abattre sur moi. »

Jacques fond en larmes. Devenu en l’espace de quelques secondes à peine, la risée des réseaux sociaux, nous comprenons désormais un peu mieux ce qui a poussé le jeune homme à faire cette terrible révélation.

 

 

Annoncer qu’on est fan de Nana Mouskouri reste tout de même un acte rarissime quand on est un blogueur considéré comme « hype » par la grande majorité de nos confrères.

Le Professeur Duvauchelle, psychologue obstétricien à l’Hôpital Velpaux tente un début d’interprétation à propos de ce geste insensé :

« Le danger de ces évènements inter-blogueurs est qu’ils contraignent souvent les blogueurs à participer de gré ou de force sous peine d’être raillé par la communauté. De là, certains se laissent aller en oubliant les règles élémentaires de sécurité en termes d’e-réputation… »

Il enchaine :

« Vous savez le goût prononcé de 99% des blogueurs à parler d’eux-mêmes en ayant l’intime conviction que leurs propos intéressent le monde entier? Voilà, nous sommes exactement dans ce délire égocentrico-mégalo qui frappe l’entièreté de la blogosphère »

Quoiqu’il en soit, Jacques est maintenant un homme détruit. Son personal branding à reconstruire de A à Z.

« Même si ça prendra du temps, j’y arriverai… » nous lance-t-il comme pour mieux s’en convaincre avec tout de même une lueur de volonté dans le fond des yeux alors que nous remballons le matériel et que nous nous apprêtons à partir.

Notre équipe en est désormais certaine, le blogging est une jungle, un monde horrible où le danger guette celui ou celle qui n’aura pas pris les précautions qui s’imposent.

Le professeur Duvauchelle surrenchérit, l’air grave, dans un ultime aveu d’impuissance :

« Le cas de Jacques n’est malheureusement pas isolé. Le mois dernier, nous en avons eu un qui avait confié à son lectorat être carrément fan du look et du charisme de Matt Cutts.

Oui, quand on fait ce métier, c’est quelquefois difficile de rentrer chez soi le soir et de faire comme si de rien n’était… »

 

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